Aldare Gaina
Trinitate sainduaren itxura.Eskuin Jainkoa Aita Sainduaren burukoarekin. Itxura hunek orroitarazten du Aita Sainduaren lehentasuna Jainkoaren ordainzkaritzan eta ez orduko zenbeiten gogoetetan zena, Erregea lehen.
Denbora hortan hain xuxen Trente Italiako Herrian konzilio bat iragan berri zen eta hau finkatua ere izan zen behin betikotz.
Le Retable
Ce retable en bois polychromé et doré offre malgré ses proportions relativement modestes un bel exemple de la richesse décorative de cette fin du XVII' siècle. Déployé sur tout le chevet de la chapelle, il offre une architecture parfaitement équilibrée, avec son panneau central sculpté en demi et haut-relief, représentant la Sainte Trinité et des angelots, immédiatement encadré par des chutes de fleurs (roses et lys) et de fruits (grenades et raisins), en alternance, réunies par des rubans élégamment noués; sommées par des têtes d'anges aux ailes repliées. Le panneau central et les chutes sont mis en relief par des colonnes torses en saillie, prenant appui sur des socles naïvement sculptés de coeurs suspendus soit à une étoile à six branches, dite " Sceau de Salomon ", soit à une croix aux branches évidées, qui ressemble à la croix de l'Ordre du Saint-Esprit. Autour de ces colonnes s'enroulent des pampres de vigne et des grappes de raisin becquetées par des oiseaux. Elles sont couronnées par des chapiteaux de feuilles d'acanthe.
EN BOIS POLYCHROME DORE
Le rythme est maintenu entre parties en renfoncement et parties saillantes par un second
groupe de chutes venant de plus haut et de curieux pilastres en ressaut, incisés de dessins géométriques : étoiles schématisées, losange; croix de Saint André double (ou croisillons) pour le premier caisson du piédestal, croix de Saint André simple pour le second,
plus large à la base.
Le fronton est réduit à deux sobres enroulements affrontés de longues feuilles d'acanthe.
Prolongeant le retable sur les deux côtés, au-dessus des portes latérales menant à la sacristie, deux grands motifs géométriques encadrent, à droite en regardant l'autel un soleil à visage humain dans une gloire de rayons, très "style Louis XIV - Roi-Soleil", entouré de nuages stylisés en forme de boucles particulièrement décoratives, dans un dessin qui est une variation sur une étoile à huit branches; à gauche, une lune à profil humain est environnée des mêmes nuages stylisés, le tout inclus dans deux carrés de grandeur inégale mais qui ont des diagonales communes. Le plus grand, évidé aux quatre coins, forme une croix grecque.
Au-dessus du panneau central court une élégante frise de rinceaux dorés.
Ces formes géométriques des encadrements comme les incisions sur les pilastres et leurs piédestaux, ainsi que les décorations naïves des socles des colonnes sont, à mon avis, les éléments spécifiques d'une décoration basque labourdine. Ils donnent la marque de participation de notre terroir à ce retable dont l'ordonnance et la riche décoration appartiennent par ailleurs, dans leur imitation, à l'art français de cour.
Si de l'inspiration nous passons à la technique, nous constatons le même mélange de naïveté - qui n'est pas gaucherie - et d'incontestable maîtrise dans le traitement de certains morceaux. C'est ainsi que les nuages du panneau central tournés et enroulés sur eux-mêmes comme une coquille d'escargot ont tendance à "moutonner" pour donner l'impression de mouvement dans le ciel, cependant que la facture de ceux chargés de simuler également le ciel autour du soleil et de la lune est tout autre. Ces brèves volutes, telles des rubans de cheveux travaillés, prennent ici, dans leurs enroulements savants, des airs de cadre du Grand Siècle.
La facture des chutes de fleurs et de fruits a rarement été égalée même dans les plus beaux retables rustiques de notre région. Les grappes de raisin habituellement esquissées, au dessin parfois écrasé, détachent ici leurs grains; les lys sont présentés non seulement de face, corolle ouverte, mais "en plongée ", fleur à demi fermée, sur le point d'éclore ; les grenades à l'écorce éclatée par la maturité laissent voir leurs graines serrées les unes contre les autres.
De plus, les angelots que l'on a coutume de voir dans les retables rustiques, sous les traits des types locaux et qui sont d'ordinaire rudement travaillés, accusant un type ethnique rural, sont ici de ravissants poupons traités avec finesse, qui peuvent rivaliser en grâce avec leurs frères d'un art citadin raffi
Iduzkia
Zortzi adarretako izar baten erdian, itxura hau iduzkiarena da. Louis XIV garrenaren erreinua zen eta orduko egiteko moldeari hartua da.
Ilargia
LE RETABLE DE LA CHAPELLE D'ELIZABERRI
L'aspect général intérieur a gagné en noblesse les murs, débarrassés
des dessins au pochoir qui les couvraient, ont reçu un badigeon de chaux, selon notre rigoureuse tradition locale. Des encadrements de fenêtres, en pierres d'inégales dimensions, serties dans l'appareil de maçonnerie comme on le fait des moellons, ajoutent à l'édifice un cachet labourdin, simple mais de bon aloi.
Un éclairage puissant, qui cède au goût du jour, goût qui pousse à forcer sur les lumières et les sons, ne permet plus au recueillement de se glisser dans la pénombre où l'on murmurait naguère une prière personnelle. Ce ruissellement de lumière projeté sur un généreux nettoyage des ors et des peintures, à l'huile de lin, a fait naître des luisances équivoques mêlées à des ternissures inhabituelles.
Espérons que l'effet-propreté recherché s'atténuera avec le temps et que nous retrouverons la couleur blonde des beaux ors pâlis, les roses et les bleus naïfs du beau retable et des statues. Tout ceci pour dire qu'aucun détail, même le plus dérisoire en apparence, n'est passé sous silence. Tout est consigné, noir sur blanc. Alors, dans ce contexte, comment expliquer qu'il ne soit fait aucune allusion au retable? Par exemple, si nous suivons ligne par ligne, mot à mot le paragraphe concernant l'entretien de la chapelle où Larralde prévoit réparations et remplacements éventuels dans le futur, nous devrions logiquement trouver quelque chose. Le voici, ce paragraphe:
"Et à l'égard de cent vingt et une livres de rentes, il en sera employé annuellement la somme de soixante livres pour l'entretien de lad. chapelle et pour les ornements nécessaires, quand ceux que led. sr de Larralde a dejà donnés et qui servent à lad. chapelle seront usés, consistant en un calice d'argent et en quatre ornements de soie, de 4 couleurs, à savoir blanche, rouge, violette et verte, de chacune desquelles couleurs il y a un devant d'autel, chasuble et bourse de calice avec les corporaux, purificatoires et autres linges nécessaires suffisamment gardés dans la sacristie de lad. chapelle, dans laquelle il y a des armoires, tiroirs, bancs et tables suffisamment pour la conservation desd. ornements et l'usage du chapelain, de tous lesquels ornements comme aussi de tous les livres de la bibliothèque, led. sieur Larralde fondateur veut qu'il en soit fait inventaire, soudain après son décès etc... etc... ". C'est tout: pas un mot sur le retable. Or, dans le testament de plusieurs pages que Larralde fait rédiger, toujours par le notaire Ithurbide, en juillet 1705, après l'énumération des 4 sortes d'ornements, du calice d'argent, du linge, etc... que nous avons lue précédemment, que trouvons- nous ?.. "et autres meubles nécessaires pour la célébration des messes, décoré des images à gros et petits reliefs doré." Enfin! le voilà notre retable, bien que sommairement évoqué. Que conclure ? Cette mention dans le testament de 1705 et le silence constaté dans l'acte de 1697 m'inclinent à penser que Jean Larralde attendit que sa situation de légitime propriétaire et fondateur fût clairement attestée par les autorités ecclésiastiques et civiles, c'est-à-dire fin 1697, pour passer ferme commande du retable de la chapelle au menuisier et au sculpteur qu'il avait dû pressentir assez tôt. "Il mit la dernière main à son établissement en 1697 " trouvons-nous dans "Recherches sur la ville et la cathédrale de Bayonne " Cette "dernière main", ne serait-ce pas précisément la mise en place du retable?
Comme la confection d'une oeuvre semblable ne requérait pas une année, la date que nous pourrions lui attribuer serait: 1698.
1698 : c'est encore l'apogée du beau style Louis XIV. De toute façon, la mode et les styles en ce qui concerne la province connaissaient toujours un sérieux décalage dans le temps avec la capitale .
FIGURES ET SYMBOLES
ILARGIA ETA LURRA
De la forme, venons-en à l'essentiel, au but même poursuivi par le fondateur, c'est-à-dire au sens du retable, autrement dit à l'enseignement recherché au travers des images. Il ne faut jamais perdre de vue que Jean Larralde - que sa richesse et ses procès nous montrent trop souvent sous un jour défavorable - était aussi un prêtre de grande foi, propagateur zélé de la doctrine, homme savant pour l'époque: bachelier en théologie, et de surcroît généreux, cette fondation est là pour le prouver. Cette oeuvre, si elle n'est pas de ses mains, a été cependant entièrement voulue, pensée, dirigée par lui, et si la pièce maîtresse est le panneau central, le moindre détail, en apparence uniquement décoratif, est, lui aussi, lourd de sens.
IDUZKIA
Représenter un dogme, ici celui de la Sainte Trinité, pierre angulaire de la religion catholique, est une entreprise des plus hasardeuses, voire impossible. En effet, comment matérialiser un mystère? Et cependant, l'humain a besoin de se raccrocher à quelque chose de visible pour approcher, par degrés, imparfaitement, de l'invisible.
C'est ainsi qu'au cours des temps on a représenté la Sainte Trinité, tantôt par trois personnes assises, rigoureusement identiques; tantôt par deux personnes identiques, le Père et le Fils, le Saint Esprit qui les unit prenant alors la forme de colombe, soit encore par le Père assis sur un trône, tenant le corps de son Fils en croix. La colombe alors plane entre le Père et le Fils.
Mais des Trinités exactement semblables à celle-ci, je n'en ai pas encore trouvé. Si dans le" Missel de Bayonne "de 1543 une gravure sur bois nous offre une Trinité où le Père, barbu, assis, porte la tiare comme ici, il tient sur ses genoux un globe surmonté d'une croix. La main gauche est posée sur le globe tandis que sa droite repose sur un livre ouvert. Le Christ est à ses côtés, la main gauche également posée sur le livre, l'autre levée ne montrant que trois doigts. La colombe de l'Esprit est entre le Père et le Fils.
"Ainsi parle Yahvé:
Le Ciel est mon trône
et la terre l'escabeau de mes pieds ".
Le Père, habituellement représenté comme un vieillard, a dans ce retable barbe et cheveux noirs. La tête coiffée de la tiare papale, il est revêtu de la chape et de l'aube. Dans la main gauche il tient un sceptre terminé par une fleur de lys. Le message est clair: toute puissance, toute autorité, spirituelle et temporelle vient de Dieu, à Rome comme au royaume des lys. Mais le fait de sacraliser coiffure et vêtements du Pape en les faisant porter par Dieu implique également que le Souverain Pontife est le premier dans la hiérarchie ecclésiale, que personne donc, pas même le Roi de France, "l'oingt du Seigneur " par le sacre, ne peut se substituer à lui dans le domaine spirituel. Or, le Haut Clergé gallican soutenait certaines prérogatives royales parmi lesquelles le choix et la nomination des évêques."
Il semble bien que Larralde n'ait pas eu le coeur très gallican et qu'il ait voulu rappeler aux anti-romanistes la primauté du trône de Pierre.
Le Fils, qui est assis à la droite du Père, torse nu, dévoile ses deux natures. Parce qu'il a revêtu la nature humaine, sa chair a connu la souffrance et la mort; c'est pourquoi, de sa main droite, il nous montre la plaie du côté. " Ses pieds sont nus (en réalité on n'en voit qu'un) qui porte la marque du clou.
ERAIKITZEALEN ITXURA??
Sa nature divine se manifeste par le fait qu'il trône au ciel conjointement avec le Père qui le désigne de la droite comme son égal. Dans sa main gauche, il tient un sceptre comme son Père. Mais il est d'une autre nature et chargé d'un sens différent. Logiquement, il n'aurait pas dû être doré; c'est le "Sceptre de fer", annoncé par le Psalmiste (Ps. 2, 7, 8, 9):
"...Tu es mon Fils,
Moi, aujourd'hui, je t'ai engendré
Demande, et je te donne les nations
par héritage,
pour domaine les extrémités de la terre;
tu les briseras avec un 'Sceptre de Fer',
comme vases de potier les fracasseras ".
Saint Jean reprendra à plusieurs reprises, dans "L'Apocalypse" ce thème de la royauté du Christ après sa Résurrection (Ap. III, 13):
"... Jésus-Christ, le Témoin fidèle, le Premier Né d'entre les morts, 'le Prince des Rois de la Terre'.., le manteau qui l'enveloppe est trempé de sang, et son nom ? le verbe de Dieu... De sa bouche sort une épée acérée pour frapper les païens, c'est lui qui les mènera avec son 'Sceptre de Fer'. (Ap. III, 15)
Au centre du tableau, dans les nuées, sous forme de colombe, le Saint Esprit envoie son souffle figuré par des rayons, sur ciel et terre. Les angelots joufflus qui l'accompagnent sont également le symbole du souffle divin.
Au sommet des chutes qui encadrent immédiatement le panneau central, nous trouvons des anges porteurs de six ailes: deux repliées au- dessus de la tête, deux autres croisées vers le bas et deux horizontales déployées pour voler. Ce ne sont plus des angelots mais des Séraphins. Ils font partie de la Première classe des Esprits Célestes. Ils se tiennent le plus près de Dieu et leur rôle est d'aimer.
Dans les premières chutes de fruits, nous voyons des grenades à la peau éclatée. Par l'ouverture apparaissent les grains serrés. La grenade symbolise la réunion des enfants de l'Eglise sous l'autorité du Pape ; également à cause de cette intime union, la Communion des Saints.
En-dessous, les roses et les lys sont essentiellement des fleurs mystiques; elles symbolisent l'amour ardent et la pureté parfaite. D'ailleurs, la virginité était représentée portant une corbeille de lys et de roses. Peut- être ce bouquet représente-t-il dans ce retable la Vierge Marie. En effet, ne l'appelle-t-on pas "Rose Mystique ", " Vierge des Vierges ", "Reine des Vierges "?
Ensuite, viennent les grappes de raisin, de la Vigne Eucharistique, symbole de la Terre promise, symbole du Paradis. A côté, les colonnes torses sur lesquelles s'enroulent encore les pampres de vigne et les raisins becquetés par les oiseaux ont également leur signification. La colonne, c'est tout d'abord le fût de l'arbre, de l'Arbre de Vie. Les raisins, sang du Christ, nourriture eucharistique, gage de vie éternelle. Le symbole est renforcé par la présence répétée de l'oiseau qui n'est ni grive ni merle, mais le Phénix. Chez les Egyptiens, les Grecs et les Romains il était tenu pour immortel, renaissant toujours de ses cendres. On le rencontre déjà sur les tombes des premiers chrétiens où il représente le Christ ressuscité, donc la promesse de notre résurrection.
Le soleil, à droite, est symbole du Christ dans la gloire, après sa Résurrection. Dans les catacombes, il était l'emblème de l'Espérance, le gage de vie éternelle. Il est évidemment l'image de la lumière, lumière évangélique, vérité éternelle: "lumen de lumine '
La lune peut symboliser l'Ancien Testament mais aussi la Vierge. Le carré symbolise la Terre. La croix se passe d'explication. Ce cartouche pourrait bien signifier l'Incarnation et la Rédemption.
"Est né de la Vierge Marie (Lune)
A été crucifié, est mort (Croix)
A été enseveli (carré: Terre)
Est descendu aux Enfers (Lune)
Le troisième jour est ressuscité d'entre les morts" tout comme la lune qui disparaît du ciel pendant les trois jours de son renouveau.
Ainsi donc, Jean Larralde, théologien, fils de la Contre-Réforme, non content d'affirmer par l'image centrale le dogme de la Sainte Trinité, aurait réussi à rendre présents les mystères de l'incarnation, de la Rédemption, la Résurrection du Christ, la Virginité de Marie, la primauté du Pape, le ferment de vie éternelle qu'est l'Eucharistie, la résurrection de la chair et la communion des Saints!
Le retable, qui est toujours un grand livre d'images pieuses, destiné à matérialiser de la manière la plus belle possible une vérité de foi, une scène de la vie ou de la Passion du Christ, de la Vierge, ou le glorieux martyre d'un Saint, est ici, en fait TOUT LE CREDO!
Mayi MILHOU.