Ecusson de
Hazparne
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Ecusson des Missionnaires
Chapelle
du
Sacré Coeur
LES MISSIONNAIRES DIOCÉSAINS DE HASPARREN
Les armes des Missionnaires apparaissent dans l'appel aux dons, lancé le 1 mai 1921 par le père Lopez de la Vega, pour la construction d'une nouvelle chapelle.
L'écu est suspendu à un chêne déraciné par un listel portant l'inscription :" Beha-Berma " ; l'arbre est surmonté par une étoile rayonnante.
L'étoile est un symbole marial, il est aussi l'emblème des Frères des Ecoles
Chrétiennes.
Blason des armes des Missionnaires :
" Parti d'azur et de gueules et une croix latine ancrée d'argent chargée en abîme d'un cœur enflammé de gueules, brochante sur la partition "
La croix est le principal emblème chrétien ; elle résume à elle seule la passion, la mort du Christ fait homme, le Christ Sauveur de l'Humanité, la Résurrection et la vie éternelle. Le cœur rappelle bien sur le " Sacré Cœur de Jésus ", c'est sous ce vocable qu'est fondé le corps des Missionnaires. Dans la tradition chrétienne, le coeur est le centre de la vie spirituelle humaine, il est l'être intérieur. Quand le " cœur " est celui de Jésus, on peut penser qu'il évoque la condition humaine du Fils de Dieu, dans sa vie, dans sa souffrance et dans sa mort. La flamme qui surmonte le cœur est la manifestation de l'Esprit divin qui descend sur l'homme, tel qu'il se manifeste à la Pentecôte.
Au début du XIX° siècle, l'anticléricalisme prôné par les élites révolutionnaires de 1789 est toujours vivace ; s'y ajoutent les vives tensions qui surgissent entre Pie VII et Napoléon après le Concordat de 1801. Dans toute l'Europe, l'Église est politiquement affaiblie et son pouvoir spirituel est très contesté ; le Pays Basque n'échappait pas à ce constat. C'est dans ce difficile contexte que l'Église de France lance un vaste programme de missions intérieures, ayant pour objectifs de restaurer son autorité spirituelle, susciter de nouvelles vocations, raviver la foi et la pratique religieuse.
En Pays Basque, Mgr.d'Astros, décide en 1821, la création d'un " corps de Missionnaires sous le patronage du Sacré Cœur de Jésus ". Après Bayonne et Larressore, les Missionnaires s'installent définitivement à Hasparren en 1826. Ils ont pour mission de réveiller les consciences ; ils se rendront dans les villages les plus reculés, animant retraites religieuses et catéchèses et secondant le clergé séculier lors des fêtes liturgiques. Les membres de cette congrégation prononçaient tous les ans les vœux de pauvreté et d'obéissance ; cette procédure fut abolie en 1840 par Mgr. Lacroix.
L'activité des Missionnaires cessera officiellement en 1975, mais elle avait déjà fortement décrue dans les années 60. Entre 1826 et 1970, une centaine de religieux officieront chez les Missionnaires ; ces périodes étaient variables dans la durée; après quelques années, les prédicateurs retrouvaient une cure ou un poste d'enseignant. A ses débuts, le corps d'ecclésiastiques devait posséder un effectif permanent d'une douzaine de membres.
La révolution de 1830 dispersera les religieux ; la congrégation se reconstitua en 1833. Quelques-uns de leurs membres fonderont l'abbaye Notre Dame du Sacré Cœur de Belloc en 1875.
Pikasarria. Maison natale de J.B GARAT
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L'abbé JB. Garat, de la maison Pikassaria à Minhotz, sera le premier supérieur des Missionnaires diocésains. Cet abbé Garat (1733-1846) avait eu pour le moins un parcours atypique. Après avoir combattu dans les armées révolutionnaires sous les ordres de Harispe, le jeune Garat vit une jeunesse très orageuse ; vers 1802, il est sur le point de s'unir avec une fille de Lardapide d'Ayherre, quand il est soudainement touché par la vocation. Il abandonne son projet de mariage et reprend ses études. Ordonné prêtre en 1807, il officie à Ustaritz, puis occupe le vicariat d'Hasparren en 1814. Lors de son installation, il est l'auteur d'un fameux sermon d'autocritique où il demande publiquement pardon pour ses erreurs de jeunesse. En 1821, il est nommé à la tête des Missionnaires. L'abbé Garat est doté d'une énergie et d'une volonté peu communes, il porte avec conviction le message liturgique et met en œuvre, avec des moyens importants, un ambitieux programme d'éducation de la jeunesse. L'abbé Garat s'éteint en 1846 ; JP. Deyheralde de la maison Xapitalea d'Hasparren, sera le nouveau supérieur.
Pour ranimer la foi et ouvrir les esprits, les Missionnaires se voulaient volontairement provocateurs. Remarquables prédicateurs, leurs prêches incendiaires, pétrifiaient l'assistance et sont toujours dans les mémoires à Hasparren. Ils exigeaient même un temps de mise à l'épreuve avant de donner l'absolution. Le rayonnement spirituel des Missionnaires fut très grand en Pays Basque. A Hasparren, surtout sous le ministère de leur compatriote Garat, la vie ne fut jamais " un long fleuve tranquille ". Son implication dans la vie temporelle de la cité, fut très conséquente, puisque, comme le dira Michel Garicoïts parlant du zèle de l'abbé Garat alors vicaire, " …cette population (d'Hasparren) devient méconnaissable : plus de bals, plus de réunions nocturnes, même pour dépouiller le maïs… ". En 1846, l'année de sa disparition, mais aussi année de chômage et de misère à Hasparren, l'abbé Garat se fait transporter (atteint d'infirmité, il ne pouvait plus se déplacer seul) le dimanche à l'église paroissiale pour réclamer des paysans qu'ils baissent les prix des denrées agricoles ; il " les menace de la vengeance de Dieu et des hommes " ; il obtiendra satisfaction.
Pour l'Église du XIX° siècle, la reconquête des âmes s'accompagne toujours d'un projet éducatif important pour la jeunesse. Pour répondre à ces besoins, l'abbé Garat se lance avec succès dans un ambitieux programme d'acquisition et de construction. Il s'entoure aussi des principales institutions enseignantes de l'époque, à savoir : les Frères des Écoles Chrétiennes qui instruiront les garçons au collège Saint Joseph et les religieuses des Filles de la Croix et des Servantes de Marie qui éduqueront les jeunes filles.
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Landaburua sera vendue par l'évêché à JP. Deyheralde, deuxième supérieur, en 1848. Les importantes activités agricoles et pastorales devaient générer des profits conséquents ; en 1899, le domaine s'étendait sur près de 10 ha et occupait une douzaine de domestiques.
A " Senbosenea ", bâtie en 1844 près de la chapelle et actuel bâtiment administratif du lycée technique, les Missionnaires recueilleront quelques indigents, dont s'occuperont les sœurs Berho, nièces de l'abbé Garat et les Filles de la Croix. Ce sont également les Missionnaires qui érigent le calvaire d'Hasparren, en 1890 ; ils s'étaient progressivement portés acquéreurs de 5ha sur le mont Arroltzmendi.
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Blason des armes communales de Hasparren :
" D'azur à une croix ancrée d'or chargée en abîme d'un cœur de gueules "
L'écu est accosté de deux guirlandes de feuilles de chêne pour rappeler le chêne qui figurait chez les Missionnaires.
ORIGINE DES ARMES COMMUNALES DE HASPARREN
A Hasparren, les Missionnaires inspiraient beaucoup de respect et autant de crainte, les deux vont souvent de pair. On a vu qu'ils avaient totalement pris en charge, avec des moyens importants, l'éducation de la jeunesse, filles et garçons ; leur implication dans la vie temporelle de la cité est très importante, souvent de façon excessive. La grande qualité de l'enseignement dispensé leur conférera une grande notoriété dans tout le Pays Basque qu'il soit du nord ou du sud. Hasparren et les Missionnaires étaient indissociables. D'ailleurs, dans une ordonnance de 1895 de Mgr. Jauffret, évêque de Bayonne, le père Jaret est désigné " Missionnaire du Sacré Cœur d'Hasparren " ; on assimile très normalement Sacré Cœur et Hasparren. En 1933, lors de la bénédiction de la nouvelle chapelle du Sacré Cœur, le père supérieur Lopez de la Vega, rend hommage à la générosité de la paroisse d'Hasparren, en ces termes " … se rendant digne du beau titre qui sera le sien désormais, celui de cité basque du Sacré Cœur, gardienne de son sanctuaire ". Beaucoup d'Haspandars se souviennent encore de l'image du Sacré Cœur surmonté d'une croix, arborée sur de très nombreux linteaux de maisons ( il y avait aussi une confrérie laïque du Sacré Cœur de Jésus) ; le Cœur et la Croix étaient omniprésents dans l'environnement quotidien de la paroisse .
C'est naturellement, et sans doute très progressivement, que Hasparren portera une croix et un cœur dans ses armes communales, même si la croix latine est devenue grecque par commodité héraldique. Des armes communales entièrement dérivées de celles des Missionnaires. Il est d'ailleurs significatif que, au XX° siècle, dans les archives municipales d'une commune de cette importance, aucune délibération ne fasse mention de l'adoption éventuelle d'armes communales.
Les armes d'Hasparren, n'apparaissent qu'en 1931 ; elles sont citées par Jacques Meurgey dans " Les Blasons des Provinces et des Villes Basques